Après avoir occupé pendant quelque temps un emploi dans le domaine de l’informatique, Anam Raza s’est absentée du travail durant presque quatre ans pour des raisons familiales. Mais quand elle a été prête à y retourner, sa recherche d’emploi improductive l’a découragée. «J’ai passé énormément de temps à postuler des dizaines d’emplois, mais je n’ai même pas réussi à obtenir des entrevues», explique-t-elle.

Neha Kulkarni, qui n’a pas travaillé pendant dix ans et n’avait pas eu d’emploi dans le secteur des TI depuis 2009, a vécu une expérience difficile du même genre. «Il faut beaucoup de travail acharné pour trouver un emploi, surtout un qui vous plaise, affirme-t-elle. Les employeurs veulent de l’expérience en plus des qualifications. Mais on ne peut pas acquérir de l’expérience si on n’en a pas l’occasion.»

Ce qu’ont vécu Anam et Neha est très courant. En général, les femmes interrompent leur carrière beaucoup plus souvent que les hommes, habituellement pour s’occuper de leur famille. Selon un sondage mené par LinkedIn et Censuswide en mars, près de la moitié des mères qui travaillent s’absentent de façon prolongée après la naissance de leurs enfants; l’interruption moyenne est de deux ans.

Et même si retourner sur le marché du travail après une absence prolongée peut être difficile pour quiconque, les femmes ont souvent du mal à revenir au même niveau où elles se trouvaient auparavant. Il peut aussi leur être difficile d’aller plus loin que le niveau de gestionnaire intermédiaire afin d’occuper des postes de direction plus élevés.

Le rapport de l’Institut IBM de recherche en valeur commerciale, «Women, leadership and missed opportunities», publié cette année, souligne les disparités entre les hommes et les femmes dans les postes de direction. De plus, il y a moins de femmes positionnées pour devenir des dirigeantes de haut niveau actuellement qu’en 2019, car la situation s’est aggravée pendant la pandémie.

Programme de réintégration technologique d’IBM

Les entreprises peuvent contribuer à combler cette lacune en facilitant aux femmes l’entrée et/ou la réintégration dans des domaines à croissance élevée.

Presque 90 % des candidats à la réintégration sont des femmes, affirme Carol Fishman Cohen, chef de la direction et cofondatrice de iRelaunch, entreprise qui crée des programmes de réintégration professionnelles pour les personnes qui se sont absentées du travail pendant un certain temps.

Le Programme de réintégration technologique d’IBM permet aux femmes de revenir au travail en leur offrant de la formation et du mentorat tout en les payant.

Lancé en 2016, le programme a été créé en partenariat avec la Society of Women Engineers (SWE) et iRelaunch. Il embauche activement des professionnelles compétentes dans des postes tels que développeuse de logiciels, scientifique des données et gestionnaire de projets techniques. Lancé au départ aux États-Unis, il a été étendu à dix pays, notamment le Canada, le Brésil, l’Inde et la Chine, et a engagé plus de 200 personnes depuis sa création.

Dans le cadre du programme, nous embauchons des participants pour un programme de «retour» de six mois qui leur permet de rafraîchir leurs connaissances et de se préparer à la transition vers des possibilités d’emploi à temps plein. On offre aux stagiaires de la formation technique personnalisée pour la mise à niveau et l’acquisition de capacités, pour lesquelles ils reçoivent des titres de compétences.

Anam et Neha, qui sont entrées chez IBM Canada en 2019 dans le cadre de notre programme de réintégration technologique, travaillent maintenant à temps plein dans notre laboratoire de Toronto.

«J’étais déterminée à tirer parti de cette possibilité pour revenir sur le marché du travail et mettre à jour mes compétences, explique Anam. Je n’avais pas toutes les qualifications demandées pour le poste à IBM, mais une partie de mes capacités de programmation et de développement étaient transférables. J’ai toujours aimé travailler en informatique et j’étais sûre de pouvoir acquérir les autres compétences nécessaires à l’emploi. La volonté d’apprendre est essentielle dans une vie professionnelles réussie.»

Neha, qui a toujours aimé apprendre et s’est toujours intéressée à la technologie, a continué à mettre à jour ses compétences et a même travaillé comme enseignante en informatique dans un collège pendant son congé. Elle a déclaré : «Avant d’être engagée chez IBM, j’ai manqué quelques occasions d’emplois qui me convenaient très bien. J’avais les bonnes qualifications, mais pas assez d’expérience dans le domaine. En étant embauchée chez IBM, j’ai pu obtenir l’expérience pertinente et j’ai acquis la confiance nécessaire en mes compétences.»

Anam et Neha sont des professionnelles très qualifiées et nous avons de la chance qu’elles soient revenues travailler en informatique après leur congé prolongé.

IBM Canada embauche chaque année des travailleurs qualifiés dans le cadre de ce programme depuis sa création. Bien que ayons commencé par engager seulement deux cohortes par année, nous avons simplifié le programme il y a deux ans pour le faire évoluer à la hausse. Nous recrutons maintenant des participants tout au long de l’année et un grand nombre d’entre eux sont embauchés à temps plein par IBM.

En plus du Programme de réintégration technologique, IBM propose le programme SkillsBuild d’IBM, qui est un programme d’acquisition de compétences offrant un accès sans frais à de la formation et à des ressources numériques, ainsi qu’à de l’assistance mettant l’accent sur les capacités technologiques et professionnelles nécessaires, aux étudiants, aux éducateurs, aux chercheurs d’emplois et aux organisations qui les soutiennent, afin d’aider les gens à réussir dans les nouveaux types d’emploi en informatique.

Des programmes de ce genre présentent des avantages à long terme. Nous savons que la diversité favorise l’innovation et permet de retenir les employés compétents et d’obtenir de meilleurs résultats d’affaires.

Le Programme de réintégration technologiques d’IBM aide non seulement à éliminer les obstacles qui surgissent à la suite d’une interruption professionnelle en offrant une ouverture vers l’emploi aux personnes techniques de talent, mais encourage aussi la présence des femmes dans le secteur informatique. Grâce à ce programme, nous pouvons proposer nos postes à un ensemble de candidats plus vaste et contribuer ainsi à la diversité des sexes dans le domaine traditionnellement masculin de l’informatique.

Par Katherine Faichnie, Directrice en chef et chef des RH, IBM Canada

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